Yvette FARNOUX
Yvette FARNOUX, Déportée-Résistante,
Grand’Croix dans l’Ordre national de la Légion d’honneur
(photo D.R. AFP)
Née Yvette Baumann, dans une famille juive Alsacienne le 10 septembre 1919, elle grandit dans le XVIe arrondissement de Paris, elle rejoint la Résistance dès 1941.
Dans la Résistance, assistante de Berty Albrecht elle lui succède en 1943 au poste de responsable national des services sociaux des M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance) après l'arrestation de celle-ci.
Elle est arrêtée, à son tour, avec son mari, Jean-Guy Bernard, secrétaire général de Combat, à Paris le 28 janvier 1944. Son mari décédera dans le convoi qui l’emmenait vers Auschwitz. Enceinte de huit mois, Yvette Bernard perd son bébé au cours de la première nuit d’interrogatoire par la Gestapo. Transportée à l’hôpital de Blois, elle s’en évade. Reprise, elle est immédiatement transférée au siège parisien de la Gestapo, rue des Saussaies.
« Malgré les interrogatoires disons… musclés, ma seule gloire, ainsi que celle de mon mari, c’est qu’après notre arrestation personne n’a été capturé », racontait-elle dans une interview publiée dans le n° 561 de notre revue le Déporté pour la Liberté.
Yvette est ensuite transférée à Fresnes, puis de Drancy, elle est déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, avant d'être transférée au camp de concentration de Ravensbrück.
En 1945, à la libération du camp de Ravensbrück, Yvette rencontre Abel Farnoux, évadé de Buchenwald après vingt-deux mois de captivité. Portant l'uniforme d’officier américain, il est chargé du rapatriement des déportés du camp.
Les deux anciens déportés se marieront en 1946 et auront trois enfants.
Fidèle membre de nos associations FNDIR et UNADIF, elle fut la présidente-fondatrice de l'association M.D.R.E. (Mémoire des Déportés et des Résistants d'Europe).
Titulaire de très nombreuses décorations, Yvette Farnoux fut la neuvième femme à accéder à la plus haute Dignité dans l’Ordre national de la Légion d’honneur. Le 31 décembre 2008, elle reçut la Grand’Croix des mains du Président de la République française, après deux autres Déportées-Résistantes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.
Yvette Farnoux, Déportée-Résistante, est décédée samedi 7 novembre, à Vanves, à l’âge de 96 ans.
Les honneurs militaires lui seront rendus dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides, mardi 17 novembre 2015.
La FNDIR et l'UNADIF renouvellent leurs plus sincères condoléances à ses enfants, petits-enfants et à toute sa famille et ses proches.
Interview d'Yvette Farnoux parue dans notre revue "Le Déporté pour la Liberté" en 2009
Gérard BOCQUERY
Secrétaire général adjoint
.
