Roger ROBACH

ADIF 88 ROGER ROBACH unadif

Roger Robach, Déporté-Résistant

 

 

 

HOMMAGE à Roger ROBACH – 1924-2017

Chevalier de la Légion d’Honneur.

Président de l’Amicale de Lorraine des Anciens de DACHAU.

Médaille de la Ville de Charmes.

 


Roger est arrêté le 5 septembre 1944, avec ses camarades qui assurent la défense du pont de Charmes.


Après son transfert au centre de détention de la Vierge puis aux camps de regroupement de Schirmeck et Gagueneau, il est dirigé sur Rastadt. Le 6 octobre 1944, il quitte Rastadt pour un camp devenu malheureusement célèbre, le camp de Dachau.


Ses compagnons de convoi sont environ 1200 déportés en provenance de Senones, Charmes, Rehaincourt, du maquis de Grandrupt ainsi que des civils italiens de l'université de Milan. A leur arrivée, ils sont pris en charge, sans ménagement, par les SS. Après les étapes obligatoires de désinfection et de quarantaine, chaque déporté reçoit sa tenue: un caleçon, une chemise, une veste rayée, un pantalon rayé, un bonnet rayé et des chaussures en toile à semelle de bois. Le matricule 113 894 est attribué à Roger, numéro qu'il devra apprendre par cœur et décliner à chaque appel.


Le système de déshumanisation et d'anéantissement nazi est en marche, Roger ROBACH vient de perdre son identité.


Le bloc auquel il est affecté, il le partage avec environ 1700 compagnons d'infortune. La baraque est équipée de lits étroits à 3 niveaux, les déportés couchent tête bêche pour pouvoir se caser. Les équipements d'hygiène sont largement insuffisants car le nombre de déportés est 5 à 6 fois plus nombreux que celui prévu.


La nourriture se résume à un substitut de café, à base d'orge grillé, vers 5 heures du matin au lever et une soupe froide le soir vers 20 H 30.


Dans la journée, Roger travaille au déblaiement des voies ferrées sans cesse disloquées par les bombardements alliés en gare de Munich.


A partir du 20 octobre 1944, il est dirigé vers le camp de Mühldorf (dépendant de Dachau) où les travaux sont particulièrement pénibles.


Il  est affecté à l'alimentation des bétonnières pour fabriquer le mortier destiné à la construction d'une usine d'aviation souterraine.


Les privations, la sous-alimentation systématique, la pénibilité et la durée du travail, l'inhalation permanente des poussières de ciment, l'exposition sans protection aux intempéries (pluie, vent, neige), l'hiver 44/45 est particulièrement rigoureux, et les mauvais traitements infligés laissent peu de chance de survie aux déportés. A côté des camps d'extermination, il y a les camps de travail dans lesquels les nazis utilisent une main d'œuvre au maximum avant de l'envoyer rejoindre les fours crématoires : autrement dit l'extermination est différée.


Le 3 mai 1945, les Américains libèrent le camp. Pour les rescapés, c'est la fin de cet univers concentrationnaire érigé en système d'extermination.


En ce-qui me concerne, je suis en mesure de quitter le camp et de regagner la France. Pour Roger, le rapatriement sera retardé puisque, malade du typhus, il sera soigné sur place. Il  retrouvera sa famille, le 4 juin 1945, il pesait 38 kilos à son retour.


Il participait, en qualité de déporté, aux travaux du concours scolaire de la Résistance et de la Déportation ; et apportait son témoignage aux élèves des collèges et lycées des Vosges.

 


Roland THOMAS – Officier de la Légion d’Honneur

Compagnon des camps de Mülhdorf et de Dachau

 

 

 

 

 

.31 08 2017

 

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