Robert SALOMON

 

 

SALOMON Robert site

Robert Samolon, Déporté-Résistant


 

 

Le Président de l'UNADIF, Jean-Marie Muller,

Le Président de la FNDIR, François Perrot,

les membres des Bureaux nationaux et des Conseils d'administration UNADIF-FNDIR, ont la douleur de vous annoncer le décès de leur Ami, Robert Salomon, Déporté-Résistant, survenu le 19 novembre 2015, à l'âge de 90 ans.

 

Robert est né le 16 mai 1925, à Mandeure, ancienne cité romaine dans le Doubs.

En 1940, quand la guerre éclate, il est lycéen à Glay près de Montbéliard. En juin, c’est la défaite. Sa région est occupée par les nazis. Les Francs-Comtois se trouvent en zone interdite, coupés du monde.

Malgré sa jeunesse, il ’engage dans la Résistance, au sein de l’Organisation Civile et Militaire (OCM), au côté de son professeur d’histoire et cinq autres de ses camarades de lycée.

A la suite d’un transport d’armes, Robert est  arrêté, emprisonné à la prison de Montbéliard puis celle de la Butte à Besançon.

Condamné à mort, il est transféré à la prison de Fresnes puis déporté comme Nacht und Nebel, destiné à disparaître dans la nuit et le brouillard le 13 avril 1944. Le 14, c’est l’arrivée en gare de Rothau. Les portes de l’enfer viennent de s’ouvrir devant lui. Les SS, accompagnés par des chiens policiers, les « accueillent » à coups de crosse. Les déportés sont entassés dans des fourgons : destination inconnue. Au sommet d’une montagne, Robert découvre avec stupeur, derrière les barbelés, entrecoupés de miradors, des hommes vêtus comme des épouvantails, rasés, le visage émacié, le regard vide. Il est arrivé au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le camp de la mort lente. Vient pour lui, la litanie des jours sans fin, des appels interminables, du travail épuisant, du froid qui transperce ses minces vêtements, des brimades, de la faim, de la mort des camarades.

En juillet 1944, Robert est transféré au Kommando d’Erzingen (camp annexe de Natzweiler). En mars 1945, le camp est évacué et les SS le transfère brièvement à Dachau puis au Kommando d’Allach.

C’est là qu’il est libéré le 30 avril 1945. Il est malade, très affaibli et pèse 32 kilos.
Le général Leclerc visite le camp et permet aux douze plus grands malades français d’être évacués sur Constance. Robert en fait partie. Ils sont accueillis par le général de Gaulle et le général de Lattre de Tassigny. Robert est ensuite rapatrié sanitaire sur l’île de Mainau, dans la résidence du roi de Suède.
Les services sociaux préviennent sa famille qu’il est libre, entre les mains de la 1ère Armée Française. Puis Robert part à Emmendingen où sa mère lui rend visite. Il reprend 22 kilos en 35 jours.
Il est libre pour fêter ses 20 ans.

Fin juillet 1945, c’est le retour au pays, via Strasbourg et Montbéliard. La Croix rouge l’attend à la gare et le ramène chez ses parents.

Sur les 62 hommes qui ont quitté Fresnes avec lui le 13 avril 1944, seuls 26 retrouvent la France et la liberté. Il faut à Robert SALOMON deux années de convalescence pour se remettre de la terrible épreuve de la déportation.
Une fois rétabli, il se porte volontaire à deux reprises pour servir en Indochine, mais l’armée le juge encore trop faible.

Il trouve un emploi à la caisse d’allocations familiales à Valentigney dans le Doubs.
En 1949, il épouse Renée Gutnecht qui lui donne trois enfants.
En 1980, il termine sa carrière comme chef de service.


Robert était également président de la FNDIR du département des Hautes-Alpes.


Poussé par ses fils amoureux de la montagne, il s’installe avec son épouse dans un chalet à Savines-le-Lac dans les Hautes-Alpes.


Il était huit fois grand-père et sept fois arrière-grand-père.



Robert Salomon était :
Officier dans l'Ordre national de la Légion d’honneur
Médaillé militaire
Chevalier dans l’Ordre national du Mérite
et titulaire :
de la Croix de Guerre 1939-1945
de la Croix du Combattant volontaire de la Résistance
de la Croix du Combattant
de la Médaille de la déportation pour faits de Résistance

 




Ses obsèques auront lieu mardi 24 novembre à 10h30 à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes 05).


Le Président de l'UNADIF, Jean-Marie Muller ; le Président de la FNDIR, François Perrot ainsi que les membres des Bureaux nationaux et des Conseils d'administration UNADIF-FNDIR, renouvellent leurs plus sincères condoléances à la famille et aux proches de leur Ami Robert Salomon

 




Hommage de Pierre Rolinet, président de l'Amicale du Struthof, à son Ami de toujours.

24 novembre 2015, Obsèques de Robert Salomon à Savines-le-Lac.


" Nous voici réunis pour honorer Robert, survivant de l’univers concentrationnaire nazi, véritable instrument au service de la mort, où nous devions tous disparaître.


Né le 16 mai 1925 à Mandeure dans le Doubs, il est décédé le 19 novembre 2015 après une vie familiale et professionnelle bien remplie, estimé de tous.


Toutes ces médailles accrochées sur ce coussin témoignent de son engagement au service de la France. Non seulement pendant l’occupation, pour délivrer la patrie du joug nazi, mais jusqu’à ces derniers moments pour faire vivre le « Problème de Mémoire » qui nous tient tant à cœur.


Poursuivant ses études à l’Institut de Glay, il s’associe au groupe de résistance dans cet établissement. Le 29 octobre 1943, il est arrêté à la suite d’un transport d’armes. Après quelques jours à la prison de Montbéliard, il est transféré à la prison de Besançon où il subit des interrogatoires musclés et apprend sa condamnation à mort. Le 1er avril 1944, classé dans la catégorie NN, il est envoyé à la prison de Fresnes.


8 résistants de ce groupe « OCM Glay » connaissent le même sort que lui ; tous seront déportés, 5 ne reviendront pas. Le 13 avril 1944, c’est le départ et l’arrivée au camp de Natzweiler-Struthof. Il connaîtra alors la déshumanisation, la dignité bafouée, la promiscuité, les appels interminables, le travail fait pour éliminer mais aussi la vermine, la faim, la soif.


Comme ses compagnons il perd son identité, son nom étant remplacé par un numéro.


En juin 1944 il sera envoyé au Kommando d’Erzingen jusqu’à son évacuation sur Allach où il sera libéré le 30 avril 1945.

Mais le camp est mis en quarantaine par les américains en raison d’une épidémie de typhus. Atteint d’une forte fièvre, le 9 mai 1945 il entre au revier et comme grand malade le 19 mai il sera évacué par l’Armée française vers un hôpital allemand.
Il ne rentrera en France qu’en juillet 1945, grand invalide à la suite des sévices endurés et des privations.


Animé d’une foi profonde qui l’a beaucoup aidé à supporter les conditions de vie du camp, passionné par la vie, il s’est toujours rendu disponible et mis au service de ses concitoyens : les éclaireurs unionistes, les associations de déportés, de résistants, les donneurs de sang, « le devoir de mémoire », son engagement envers le camp du Struthof dont il devint président de la Commission exécutive, ses témoignages dans les écoles, le concours de la Résistance et de la Déportation, sa participation à toutes les cérémonies patriotiques.


Malgré les épreuves douloureuses : la maladie de Renée son épouse, ses fréquents séjours à l’hôpital, il a toujours surmonté courageusement ces moments difficiles, acceptant sans jamais se plaindre les aléas de la vie.


Chère famille, vous pouvez être fière de votre père et aïeul, toute sa vie il s’est engagé pour que nous puissions vivre en paix.


Animés du même idéal, frères de misère, réunis par cette fraternité de la déportation, nous nous sommes toujours rencontrés, luttant ensemble pour défendre les valeurs pour lesquelles nous nous étions engagés.


Aujourd’hui la mort nous sépare mais ton souvenir occupera toujours mes plus intimes pensées.


Adieu Robert !


Au nom des associations que je représente aujourd’hui : association des déportés et familles du Struthof, Commission exécutive et au nom de ma famille, nous présentons à toute sa famille notre profonde sympathie et notre amicale affection.
"

 

.

 

 

 

 



 

 


.

 

UNADIF - FNDIR