Roger HARDY

ADIF 86 HARDY Roger

Roger Hardy, Déporté-Résistant

 


Roger est né le 7 novembre 1918 à Bernay dans l'Eure.

Orphelin de père à 4 ans, puis de mère à 17 ans, enfant unique il a toujours été très indépendant et autodidacte ; il lit, engrange des connaissances, la culture est son loisir, il se construit seul.

Quand la guerre est déclarée, pacifiste convaincu, c'est un choc !

Quand la France est envahie, avec un copain, il vole des armes, les cache et sabote les entrepôts d'une base aérienne nazie près de chez lui à Beaumont-le-Roger.

Eté 1943, peu attentif il est arrêté, s'évade puis est repris chez son oncle où il s'était caché. Il va en prison à Bernay, transféré en septembre 1943 à celle de Caen, puis à celle du Cherche-Midi à Paris avec ses camarades.

Le 11 janvier 1944, ils partent de la gare de l'Est pour Natzweiler (Struthof), à l'arrivée le Commandant du camp leur dit : « Vous êtes entrés par la porte, vous sortirez par la cheminée », il est maintenant NN (Nacht und Nebel) destiné à mourir.

Entre kapos très durs et solidarité entre déportés la survie est très difficile.

L'appel qui peut durer des heures, le froid, la faim. Les réminiscences de lecture et de poésies l'aident à tenir bon. Ses capacités manuelles lui permettent d'améliorer parfois son ordinaire et celui de ses camarades, il chipe de la nourriture, se fait repérer, martyriser, il est sauvé de justesse par son chef de block surnommé « le Saint » un communiste français qui échange son numéro matricule avec un copain décédé,.

Il part donc pour la prison de Breslau , jugé puis envoyé dans un camp de travail à Mauthausen. Après une tentative d'évasion ratée, en été 1944, il revient à Breslau devant le tribunal et est renvoyé à Gross Rosen quelques mois « terrible » (sic).

Ensuite Dora et les usines de Nordhausen, où avec les copains ils font sciemment des défauts aux pièces fabriquées par les détenus pour l'artillerie nazie.

Avril 1945, après un bombardement, les nazis restants passent au lance-flammes des détenus et en révolvérisent (sic) d'autres ; il échappe au massacre en faisant le simple d'esprit. « Encore la chance ! » (sic). Enfin c'est l'arrivée des Américains et des Canadiens.

Retour par avion au Bourget, le Lutétia : il pèse 35 kgs pour ses 1,82m.

Après une longue convalescence, à 26 ans il reprend ses études, reprend goût à la vie.

 

Des années plus tard, lors d'un Congrès d'anciens Déportés il rencontre sa future femme Marie-Jacqueline Montané, métreur-vérificateur reconnu, père attentionné, pacifiste toujours, écologiste convaincu, homme d'opinions, il arrive à la retraite.

Toujours sur la brèche, il donne des cours d'Espéranto, est visiteur de prison s'occupe avec le père Charbonnier et le Secours Catholique des démunis, milite dans diverses associations.

 

Et vendredi 6 février 2015, il rend son dernier souffle, après une vie bien remplie. Il avait 96 ans.

 

 

Papa

 tu as voulu que nous ayons une « belle enfance », et nous avons visité, appris tant de choses avec toi. « Cultivez-vous toujours, réfléchissez, travaillez, apprenez jusqu'à la fin, gardez l'esprit ouvert, n'opprimez jamais plus faible que vous... ». 

 La Fraternité, la Solidarité, la Tolérance ont toujours été tes maîtres-mots, tu te nommais toi-même « Citoyen du Monde » et tu l'étais, tu l'es.

A Maman, le père Charbonnier a dit « ne vous inquiétez pas, il ira droit au Ciel,c'est un Homme Bon. »

 

Gemme Hardy

 




UNADIF et FNDIR, nous renouvelons nos plus sincères condoléances à toute sa famille.

 

 

 

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