René BAUMANN

 

ADIF 68 rene baumann site

René Baumann, Déporté-Résistant

 

 

C'est avec grande tristesse que nous apprenons le décès survenu le 27 décembre 2018 de René BAUMANN, Déporté-Résistant, à l'âge de 95 ans.


René, membre de nos associations UNADIF-FNDIR depuis de très nombreuses années, est l'un des sept témoins du documentaire "La Voix du rêve" qui sortira début 2019.


René BAUMANN, né le 16 février 1923 à Mulhouse, durant la Seconde Guerre mondiale, il est dans la Résistance, puis déporté Nacht und Nebel (N-N) dans les camps de concentration de Mauthausen, Natzweiler-Struthof et Dachau.


Infatigable témoin auprès des jeunes générations dans les collèges et lycées dans le cadre du concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD).


René Baumann et sa biographe Audrey Guilloteau ont relaté ses mémoires dans le livre "Voué à disparaître".


René était Officier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, et titulaire de la médaille militaire, croix de guerre 1939-1945, croix du combattant volontaire de la Résistance, croix du combattant volontaire, croix du combattant, médaille de la déportation pour faits de Résistance.

 


Nous adressons nos plus sincères condoléances à son fils Michel, et à toute sa famille.


Nous ne t'oublierons jamais cher René !


Jean-Marie Muller Président de l'UNADIF

Pierre Gascon Président de la FNDIR

L'ensemble des membres des Bureaux et Conseils d'administration de l'UNADIF et de la FNDIR

 



NB : les obsèques de René ont eu lieu le mercredi 2 janvier 2019 en l'Eglise Saint Jean Baptiste d'Hirsingue (68), l'éloge funèbre a été prononcé par Jean-Marie Muller, président national de l'UNADIF et président de l'UNADIF-FNDIR du Haut-Rhin, dont René Baumann était le vice-président d'honneur.

 

 

voue a disparaitre

Les mémoires de René Baumann , le livre "Voué à disparaître"

 

 

 

 

 

 

 

 

.

 

 

Hommage à René Baumann :    La Résistance des Alsaciens

 

 

René Baumann est né le 16 février 1923 à Mulhouse et Léon Specklin le 30 octobre 1922 à Hirsingue (Haut-Rhin). Ils habitent tous les deux dans ce dernier village.

Léon Specklin travaille d’abord à la réfection des ponts en 1941 avant d’être réembauché par les chemins de fer à la gare d’Altkirch (Haut-Rhin). Du 31 mars au 11 octobre 1942, il effectue son service au Reichsarbeitsdienst, RAD ou service du travail. René Baumann est appelé le 17 avril 1942.


Alors que René Baumann est libéré prématurément du RAD, ils reçoivent tous les deux leur Wehrpass, le livret militaire, et leurs feuilles de route dans le cadre de leur incorporation de force dans la WehrmachtIls s’évadent d’Alsace par la Suisse le 11 octobre 1942. Après un internement de quelques jours en Suisse à Porrentruy et Neuchâtel, ils rejoignent la zone non occupée à Annemasse (Haute-Savoie). Dans ce dernier lieu, un adjudant-recruteur d’origine alsacienne les aborde et les envoie à Lyon puis à Gap (Hautes-Alpes) où ils contractent un engagement volontaire de trois ans au 3ème bataillon du 159ème régiment d’infanterie alpine (RIA) le 25 octobre 1942. Dans leur unité, ils font la connaissance d’André Meyer de Lièpvre (Haut-Rhin) et d’Henri Parmentier de Commercy (Meuse). Le 11 novembre 1942, l’armée italienne occupe Gap. Pour se soustraire à d’éventuelles recherches, René Baumann prend le nom de René Buisson, Léon Specklin celui de Léon Sarrazin et André Meyer celui d’André Martin. Le 28 novembre 1942, les Alsaciens-Mosellans sont invités à évacuer la caserne alors que l’armée d’armistice est dissoute très peu de temps après.


Marchant toute la nuit du 28 au 29 novembre 1942, René Baumann et Léon Specklin rejoignent un petit groupe de démobilisés qui se dirige vers la vallée du Haut-Champsaur sur le territoire de la commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas (Hautes-Alpes). Ils sont hébergés par l’abbé Louis Poutrain, capitaine de réserve, qui est le directeur du centre de travail du Pré-Gentil (Hautes-Alpes).


Au début de 1943, sous l’impulsion d’anciens officiers du 159ème RIA, le commandant Daviron et le capitaine Frison, les premiers camps armés sont mis en place dans la vallée de Champsaur. Au printemps 1943, Armand Hengy rejoint le centre de travail du Pré-Gentil. Avec André Meyer, René Baumann et Léon Specklin, ils intègrent le secteur H de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA). Du 1er au 17 juillet 1943, ces deux derniers effectuent un stage dans un maquis d’instruction de l’Armée secrète (AS) à Combovin (Drôme). Leurs activités principales sont le transport d’armes, le camouflage du matériel (notamment issu de l’armée d’armistice) dans les grottes de Champoléon (Hautes-Alpes) et l’instruction militaire des jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Ces derniers se trouvent disséminés dans trois camps différents: Tourronds, Meoillons et Pré-Gentil. Léon Specklin effectue également de nombreuses liaisons. Les cadres sont aussi renforcés par l’arrivée d’officiers saint-cyriens. Il y a quelques accrochages avec les Allemands, notamment des embuscades sur la Route Napoléon.


Le 13 novembre 1943, René Baumann est arrêté avec 22 autres maquisards par les Allemands qui encerclent la vallée du Champsaur. Interné d’abord à Gap puis à la prison des Baumettes à Marseille, il est transféré à Compiègne. Déporté le 27 mars 1944 en tant que Nacht und Nebel, NN Nuit et Brouillard, au camp de La Neue Bremm (Allemagne), il est envoyé au camp de concentration du Struthof Natzweiler (Bas-Rhin), transféré à celui de Dachau (Allemagne) puis à celui de Mauthausen (Autriche). Affecté au Kommando d’Ebensee, il est libéré par l’armée américaine le 6 mai 1945 et rapatrié en France.


Quant à Léon Specklin, il erre dans le Champsaur avec Armand Hengy, Henri Parmentier et André Meyer, jusqu’en avril 1944 où il rencontre à nouveau le commandant Daviron. Ensemble, ils intègrent alors le bataillon des Forces françaises de l’intérieur (FFI) des Hautes-Alpes qui devient le 11ème bataillon de chasseurs alpins (BCA). Il y a quelques accrochages avec les Allemands, notamment des embuscades sur la Route Napoléon. Ils participent au combat de Laye le 17 juillet 1944 où les résistants interceptent une voiture de la Gestapo qui transporte l’un des leurs. Henri Parmentier est tué au cours de l’engagement. Armand Hengy, André Meyer et Léon Specklin prennent part notamment à la libération de Gap (Hautes-Alpes) et de Briançon (Hautes-Alpes). Avec deux autres Alsaciens, François Wiff et Edouard Muller, ils s’engagent ensuite fin octobre 1944 au sein de la Brigade Alsace-Lorraine qu’ils rejoignent le 1er janvier 1945 au sud de Strasbourg. Ils participent aux campagnes d’Alsace (1945) et d’Allemagne (1945). André est démobilisé en novembre 1945 et Armand et Léon en février 1946.


En juillet 1946, Armand Hengy, René Baumann et Léon Specklin reviennent pour la première fois dans la vallée du Champsaur où ils retrouvent avec émotion, l’abbé Poutrain.

 


Auteur : Eric Le Normand

 

 

 

 

 

.

UNADIF - FNDIR