Marcel PERETTI
En novembre 1942, Marcel Peretti intègre l'institut d'enseignement commercial et la
faculté de droit de Grenoble.
En 1943, il se retrouve avec d'autres camarades dans la salle d'un café de la rue
du Drac à Grenoble.
C'est là que la répartition des tracts à distribuer se passe.
Il les distribue dans les boites aux lettres qui jalonnaient le parcours de son domicile
à la faculté de droit, le reste du lot sera déposé dans la salle des « pas perdu » ou
des «amphithéâtres ».
Comme il le disait lui-même, il se considérait comme « Un petit terroriste ».
Le 11 novembre 1943, il répond à la manifestation pour célébrer l'armistice du 11
novembre 1918.
Après c'est le départ vers l'inconnu d'abord Compiègne camp d'internement. Ensuite
après trois jours de convoi, c'est le terminus du terrifiant voyage « MAUTHAUSEN »
matricule 604153.
Il connaîtra le travail forcé, la faim, la soif, le froid, la maladie, les brimades.
Marcel Peretti est transféré à « MODLING » dans la banlieue de Vienne ou il travaillera
dans une usine d'armement.
En mars 1945, suite à l'avancée des troupes Russes, transfert à pied vers MAUTHAUSEN,
dans son livre « Mauthausen Matricule 604153 » il raconte la marche de la mort.
Sans manger, sans boire, ils marchent, jours après jour. Je cite:
« Nous progressons toujours groupés en nous soutenant mutuellement. Certains
camarades, dans un état de faiblesse extrême avancent en titubant.
Nous les rudoyons pour qu'ils réagissent et ne baissent pas les bras devant les bourreaux.»
Après avoir été libéré, il arrive à Grenoble le 5 mai 1945.
Sa troisième vie commence, elle sera féconde, dense jusqu'à ces derniers jours.
Comme beaucoup d'autres, il aura la volonté de témoigner, de transmettre afin que nul
n'ignore ce que furent le nazisme et ses horreurs. Son effort se portera sur la jeunesse et,
avec constance, il ira dans les écoles, les lycées, raconter ce que fut la vie dans les camps.
Il en fut grandement récompensé et honoré quand, après avoir collaboré avec deux
lycéennes du lycée Champollion à la préparation de leurs mémoires, celles-ci reçurent
en 2012 un premier Prix national du Concours de la Résistance et de la Déportation.
Un ancien déporté a très justement des droits. Marcel Peretti a pensé qu'il avait aussi et
surtout un devoir, le devoir de tout faire pour que l'oubli ne s’étende pas sur ces années
d'horreur et de barbarisme.
Il aura fait et bien fait par la parole, par écrit et aussi par ses peintures.
L'ADIF de l'Isère le remercie pour son travail sur la mémoire, c'est une très grande
tristesse pour nous tous, ses camarades de camps, ses amis nous lui disons adieu.
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