Juste PERRIN

 

DEPORTE ET RESISTANT JUSQU’AU BOUT, JUSTE PERRIN S’EST ETEINT DANS SA 104ème ANNEE

 

ADIF 88 PERRIN Juste UNADIF

Juste Perrin, Déporté-Résistant (en décembre 2015, 103 ans)

 

Vosgien de cœur, Juste PERRIN, voit le jour à La Bresse le 6 novembre 1912.


La France l’appelle sous les drapeaux le 6 octobre 1933, il intègre la 33ème Compagnie d’aviation d’Essey-lès-Nancy, et quitte le service national le 15 octobre l’année suivante. Le 15 avril 1940, la guerre le rattrape : il est mobilisé au dépôt d’Infanterie n°81 de Dijon, et muté à la 23ème Compagnie d’Oloron Sainte-Marie dans les Pyrénées en qualité d’instructeur des jeunes recrues jusqu’au début de 1942, année de sa démobilisation. En avril 1942, il décide de rentrer dans ses Vosges natales, et passe en fraude la ligne de Démarcation.


Travaillant au chantier forestier de Straiture, il prend contact, accompagné de son beau-frère, garde-forestier, avec le maquis de Saint-Dié, région C. Il entre en Résistance : barrages de routes et chemins forestiers, caches d’armes font parties de ses activités clandestines. En aout 1943, nommé garde forestier à la forêt communale d’Épinal, il prend contact avec un maquis à Uzéfaing. Le 6 décembre, avec la complicité d’André VITU, alors emprisonné à la Vierge, un traquenard est monté contre l’ennemi : VITU amènera les allemands à la maison forestière d’Uzéfaing, où on leur avait fait croire qu’il y a des armes. Quatre jours plus tard, les allemands arrivent avec VITU à l’endroit prévu. La fusillade éclate, VITU tombe avec quatre allemands, dont le responsable de la Gestapo d’Epinal. Le lendemain 11 décembre, la sinistre police allemande arrête Juste, au prétexte de ne pas avoir signalé la présence de maquisards dans la zone. Battu, torturé, il ne cédera pas, ne dira rien, ne révèlera rien.


Pour cet acte de résistance, d’autres membres sont arrêtés le même jour, quelques noms : Marcel ALBISER, Georges BALABOUKA,  Jean JEUNESSE, Antoinette GOUT, Gabrielle DUVAL MELINE,  Bernard LAURENT, Jacques THOUVENOT,  Robert WIEDENKEILLER et les époux ALBERT. De sinistres lieux vont être le terroir de terribles souffrances : le siège de la Gestapo d’Épinal, rue des Fusillés, la Vierge, Charles III à Nancy.


Ce sera ensuite Compiègne où l’attend un convoi ( I.173), qui part le 27 janvier 1944 à destination de Buchenwald où, immatriculé le 29 janvier sous le n° 43497,  il sera déporté pendant 18 mois dans les kommandos des mines de potasse. Il sera « trié » et affecté au Kommando de Wansleben ouvert en mars 1944, partagé entre deux installations l’une à Neumansfeld, l’autre à Georgisschachy. Il y « creusera à la pioche des galeries dans une ancienne mine de sel à plus de 400 mètres sous terre au minimum 10 heures par jour » dans les conditions de déshumanisation que l’on sait et qu’il a pu transmettre.

 

Grace à sa volonté de vivre, Juste s’évadera d’une colonne d’évacuation par la route le 12 avril 1945. Il sera libéré par les américains le 13 avril 1945. Ce natif «des Hauts» au fort caractère se reconstruira.

 

Juste a été élevé  au grade de Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d’honneur, et, est titulaire de la Croix de Guerre avec Palme, de la Médaille militaire, de la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, de la Croix du Combattant, de la Médaille de la Déportation pour Faits de Résistance.

 

Il s’est éteint paisiblement à son domicile de Nomexy le 12 avril 2016.

 

Très actif dans les associations patriotiques de Chatel-Nomexy, de Résistance 2000 et de l’ADIF des Vosges dont il a été le trésorier et est Vice-Président d’honneur, ses camarades, sa famille et ses proches pleurent aujourd’hui un grand Français.

 

« Témoigner », « Ne jamais oublier pour que cela ne se reproduise jamais », tel était le message qu’il a transmis dans sa longue vie. Si, en fermant les yeux, Juste PERRIN a terminé « sa » guerre, ses valeurs et son esprit perdureront.


 

Texte co-rédigé par Gérard Méline, membre actif d’associations de déportés et  les enfants de Juste PERRIN

 

 

 

 

 

 

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