Jean FASTREZ

 

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ELOGE FUNEBRE A MONSIEUR JEAN FASTREZ,


Fontenoy le Château, le jeudi 24 mai 2012



Monsieur Jean Fastrez est né en 1925, ici même, à Fontenoy-le-Château.


 Un français dans l'âme, un patriote né, un soldat de l'ombre irréprochable, un déporté attaché au désir de vivre, un témoin des années noires tourné vers la jeunesse; tout ceci était monsieur Jean Fastrez qui est allé rejoindre ses camarades du Maquis de Grandrupt tués au combat ou morts en Déportation.

Membre de l'Amicale du Maquis de Grandrupt, de l'Amicale Lorraine des Anciens de Dachau, de l'Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus,

 

Il entre à 15 ans dans la guerre alors que, dès sa prime jeunesse, lui avaient été inculqués, la notion de Patrie, l'attachement au drapeau tricolore et la fierté de s'engager éventuellement pour défendre la France.

En ce mois de juin 1940, le glas de la Liberté sonne pour Jean Fastrez comme pour la France qui voit et vit, atterré par autant de monstruosités, la débâcle, l'annexion de notre sol, les contraintes incommensurables de l'occupant, le service du travail obligatoire, l'absence des prisonniers tout ceci dans un environnement de souffrances, de pénuries, d'arrestations arbitraires, d'interrogatoires aveugles, d'internement et de déportation mais aussi de mort.

Le 27 août 1944, à 19 ans, alors qu'il sent que le couperet du Service du Travail Obligatoire en Allemagne va s'abattre inexorablement sur lui et qu'il sera obligé d'aider un mouvement extrémiste dans sa guerre totale contre la Liberté, il choisit de gagner le maquis de Grandrupt.

Il y figure alors parmi les plus jeunes.

Hélas le 7 septembre 1944, alors que le canon libérateur allié tonne déjà aux limites des Vosges, le maquis est pris suite -à un odieux chantage des allemands vis-à-vis de- la population et des villages de Grandrupt de Bains et de Vioménil.

 

Jean qui voulait que la France recouvre au plus tôt sa Liberté et son Honneur est fait prisonnier avec 222 autres de ses camarades dont monsieur Roland Thomas qui porte aujourd'hui, devant son ami décédé, le drapeau de l'Amicale Lorraine des Anciens de Dachau.

Jean Fastrez connaît alors les camps de concentrations de Schirmeck, de Dachau et d'autres où, pour la première fois dans l'histoire du monde, des hommes recherchant toujours la souffrance extrême pour d'autres hommes, donnent, sur notre terre, des leçons à l'enfer.

Le 27 mai 1945, il y aura 67 ans dimanche, Jean Fastrez retrouve Fontenoy-le-Château après presque 9 mois de bagne.

 

Il n'oublie pas pour autant, lui le jeune patriote de jadis, les camarades laissés dans la mort au-delà du Rhin. Il est présent à toutes les cérémonies d'hommage et du souvenir à la Résistance et à la Déportation mais aussi au monde combattant. En outre, ces dernières années, il témoigne devant les collégiens et lycéens, de la terreur, de la monstruosité que pouvaient entraîner un régime dictatorial extrémiste.

 

Monsieur Jean Fastrez, en vous accordant la Médaille des Braves, la Médaille Militaire qui porte sur son revers la devise Valeur et Discipline, en vous accordant la plus haute distinction française la Légion d'Honneur, la Nation a reconnu vos réels mérites et votre exemplarité de citoyen et de soldat.

 

 

Jacques HUTIN

Président de l'ADIF des Vosges

UNADIF - FNDIR