Jean KHRISTY

ADIF 88 Jean Khristy FB

Jean Khristy, le chasseur à pied le plus connu de Meuse s’est éteint, samedi 9 janvier 2016, chez lui, dans sa 96ème année. À quelques semaines du 100ème anniversaire de la bataille de Verdun.


« J’attends que Dieu me rappelle à lui », avait coutume de dire à ses proches Jean Khristy. Très croyant, il est mort ce samedi, à son domicile, dix minutes après avoir reçu les derniers sacrements par un prêtre.


Jean Khristy faisait partie de ces personnages qui marquent les esprits. Il suffisait de le rencontrer une fois pour se souvenir de lui pour toujours. Il était né dans les Vosges, à Bussang, le 20 octobre 1920. Il y passa son enfance, avec son père, ukrainien, et sa mère, du cru. Il décroche son certificat d’études à l’âge de 11 ans. Et travaille, dès 1933, comme métallurgiste aux établissements Pottecher.

En 1942, sa carrière militaire débute officieusement : il s’engage dans la Résistance française.

En octobre 1944, il rejoint le 5e bataillon de chasseurs à pied d’Epinal, avant d’intégrer le 16e bataillon, en Allemagne, jusqu’en 1945. Puis, il est volontaire pour combattre en Indochine, au sein du 7e régiment de tirailleurs algériens, de 1950 à 1953. À son retour, il intègre le 11e bataillon de chasseurs de Barcelonnette.


« L’armée, c’était toute sa vie »

En juillet 1954, il est mobilisé en Algérie. Il demeure 31 mois dans le Constantinois avant d’intégrer le 22e régiment de tirailleurs algériens de Verdun, en 1957. C’est avec lui qu’il retourne en Algérie, jusqu’en 1960, date à laquelle il prend sa retraite.


« L’armée, c’était toute sa vie », confie le commandant Greco, son fidèle ami. Cependant, en 1960, il est marié depuis 1953 avec Jacqueline Guillaume, qui lui a donné trois enfants : Jean-Jacques, né en 1954 ; Gérard en 1955 ; et Michel en 1961. C’est pour sa famille qu’il quitte l’armée, avec le grade de lieutenant, et devient cadre administratif chez Rhône Poulenc, en région parisienne, jusqu’à sa retraite en 1982. Trois ans auparavant, il vit un drame : son fils Michel meurt renversé par un chauffard. Il ne s’en remettra jamais. C’est à Verdun qu’il s’installe en 1982. Jean Khristy s’investit alors dans le monde associatif, notamment celui des anciens combattants. Pendant six années, il prend la tête des Diables Bleus de Lorraine. Et de 1985 à 2001, il est président de la Sidi Brahim de Verdun : il cède sa place à Jean Greco, avec qui il débute une solide amitié.


Jean Khristy était un ami fidèle, généreux. « Il avait un sale caractère mais on ne pouvait pas rester fâché tous les deux », confie le commandant Greco, « parce qu’il avait un cœur d’or. » C’était un fervent admirateur du colonel Driant : « Nous espérions pouvoir l’emmener au Bois des Caures, ce 21 février, pour les 100 ans du déclenchement de la bataille de Verdun ». Malheureusement, Jean Khristy est mort quelques semaines avant l’événement. En mai dernier, il avait fait un AVC. Son fils aîné Jean-Jacques avait alors immédiatement pris sa retraite pour venir s’occuper de son père. Jusqu’au bout.


Ses obsèques religieuses seront célébrées mercredi 13 janvier à 10 h en l’église de Glorieux.

 

 


Emilie FIEROBE « L’Est Républicain »

 

 http://www.estrepublicain.fr/edition-de-verdun/2016/01/09/verdun-disparition-de-jean-khristy 

 

 

 

 

 

.
UNADIF - FNDIR