Jacques VIGNY

 

ADIF 60 J Vigny 2016 04 site unadif

Jacques Vigny, Déporté-Résistant

(photo D.R. UNADIF-FNDIR)

 


C’est avec une immense tristesse que nous vous informons du décès de notre grand ami JACQUES VIGNY, Déporté-Résistant, survenu le 2 février 2017, dans sa 96ème année.

 

Né le 6 septembre 1921, au début de l'année 1944, Jacques a 22 ans, et pour échapper au STO, et sur conseil d'un ami gendarme, Jacques entre dans la police urbaine qui, manquant d'effectif, recrute de nombreux jeunes hommes. Après deux mois de formation en école de police à Amiens, il est affecté à Compiègne.

 

Profitant de leur statut de policier, lui et ses collègues renseignent la Résistance sur les activités des troupes d'occupation  créant  le groupe de Résistants "Police". Ils ferment également les yeux sur les jeunes réfractaires au STO qui se cachent ou rejoignent les maquis environnants.

 

Victimes d'une dénonciation, Jacques et ses collègues policiers sont arrêtés le 8 juillet 1944. Enfermés à la prison de Compiègne, ils subissent, par la Gestapo, plusieurs interrogatoires musclés, sans dénoncer la filière qu'ils aidaient.

 

Le 15 août 1944, les policiers arrêtés sont internés au camp de Royallieu, pour deux petits jours. En effet,  le 17 août, les Allemands transfèrent 1249 internés du camp qui sont emmenés en camions en forêt de Compiègne, où est dissimulé à la vue des avions de reconnaissance alliés, un train composé d'une locomotive et de wagons de marchandises dans lesquels ils sont entassés, 80 à 100 par wagon, et passent leur première nuit. Le 18 août dans la matinée, le train démarre et prend la direction de l'Allemagne. Ceci malgré l'intervention du Consul Général de Suède à Paris, RAOUL NORDLING, qui vient de signer un accord  avec le commandement militaire allemand en France occupée. Cet accord stipule  que tous les détenus politiques des prisons et hôpitaux de Paris, ainsi que des  camps de Compiègne, de Drancy et de Romainville passent sous sa responsabilité. Les  services policiers du Reich (la Sipo-SD) qui ont organisé cette déportation, refusent d’appliquer  les termes de l’accord et décident de poursuivre la déportation de ces détenus vers l’Allemagne.

Les déportés arrivent au camp de concentration de BUCHENWALD le 21 août, après avoir passé quatre jours et quatre nuits sans manger et sans boire.

Le 13 septembre 1944, près de la moitié d’entre eux est transférée au  Kommando de NEU-STASSFURT, à une trentaine de kilomètres de Magdeburg.  La main d'oeuvre de ces Déportés est louée par les SS à des entreprises chargées d’aménager  une usine souterraine dans les salles des mines de sel et de potasse.

C'est à plus de 400 mètres sous terre, que Jacques et ses compagnons de misère vont travailler, douze heures par jour, durant de longs mois, à l'aménagement de cette usine.

Plus de la moitié de ce groupe ne rentrera pas de déportation en 1945. 130 Déportés mourront lors de la marche d’évacuation du  Kommando, débutée le 11 avril 1945 et achevée le 8 mai entre Ansprung et  Annaberg, près de la frontière tchèque, après plus de 360 kilomètres à pied.


Durant cette marche de la mort, Jacques réussit à s'évader. Il est pris en charge par les militaires  de l'US Army. Après hospitalisation, il rejoint sa famille en France, en mai 1945.

 

Membre du Conseil d'Administration de notre ADIF de l'Oise, Jacques fut un inlassable témoin auprès des jeunes générations, dans le cadre du CNRD, allant de collèges en lycées, pour témoigner toujours et toujours.

 

 

 

Il est également à l'origine de la création de la Stèle, en forêt de Compiègne, qui commémore le départ  du dernier convoi de Déportés et où se retrouvent chaque année à la date anniversaire les membres de l'Amicale de  Neu-Stassfurt.

 

JACQUES VIGNY était Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur, titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme (citation à l'ordre de l'Armée), de la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, de la Croix du Combattant 1939-1945, de la Médaille de la Déportation pour faits de Résistance.

 

L'UNADIF-FNDIR et l'ensemble des membres de l'ADIF-FNDIR de l'Oise renouvellent leurs plus sincères condoléances à son épouse, à sa fille et à toute sa famille ainsi qu'à l'Amicale des Déportés de NEU-STASSFURT.

 

Les obsèques de Jacques Vigny ont été célébrées, mercredi 8 février 2017, en l'Eglise de COULOISY devant une assistance très nombreuse, en présence des autorités et personnalités et de vingt porte-drapeaux. Le Président de l'Amicale PIERRE BUR, Déporté Résistant avec son talent habituel a prononcé l'oraison funèbre.

 

Les représentants de l'UNADIF, de la FNDIR et de l'ADIF-FNDIR de l'Oise, les drapeaux de l'ADIF-FNDIR de l'Oise, auxquels il était si attaché, étaient présents pour lui rendre hommage et lui dire un dernier adieu.

 

 

Gérard Bocquery Président de l'ADIF-FNDIR de l'Oise    UNADIF 60.

 

Témoignage-vidéo de Jacques Vigny et Michel Depierre :  https://vimeo.com/20614306

 

 

 

 

 

 

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