Jacques BERGEZ

Jacques BERGEZ
C'est avec une grande tristesse que nous vous apprenons le décès de notre ami, ancien Vice-président de notre UNADIF-FNDIR de l'Oise, Jacques Bergez, à l'âge de 96 ans. Décès survenu le dimanche 16 octobre 2022 à l'hôpital de Creil.
 
 
Déporté-Résistant, ardent défenseur de la vérité historique et du respect de la dignité des Déportés, infatigable chasseur des falsificateurs de l'Histoire.
 
 
(Photo Décorations de Jacques Bergez : Chrystèle Defert)
 
Ses faits d'armes héroïques dans la Résistance, lui ont valu la reconnaissance de la Nation, Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur à l'âge de 22 ans, Médaille militaire, Croix de Guerre 1939-1945 avec palme, Médaille de la Résistance française dont il était le dernier représentant dans l'Oise, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, Croix du Combattant, Médaille de la Déportation pour faits de Résistance et Médaille du Titre de Reconnaissance de la Nation.
 
 
Jacques fut notre Vice-président départemental et porte-drapeau du secteur Senlis-Chantilly , mais il fut également administrateur national de la FNDIR, membre de la Centurie des plus jeunes combattants de la Résistance , administrateur de l'ONAC-VG de l'Oise , administrateur national de l'ANMRF et de la CNCVR, administrateur du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon et juge-assesseur au tribunal des pensions militaires d'Amiens.
 
 
Il était aussi Vice-président de l'association "SOS PAPA" pour les départements Nord et Pas-de-Calais et région Picardie.
 
 
L'ensemble des membres UNADIF-FNDIR de l'Oise présente à ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants et à toute sa famille ses plus sincères condoléances attristées.
 
 
Merci au Colonel Gilles Boy, Premier Vice-président de l'ONAC-VG de l'Oise d'avoir retranscrit le parcours de Jacques durant les années de guerre.
 
 
Les obsèques de notre ami Jacques Bergez auront lieu lundi 24 octobre à 15h en l'église Sainte Geneviève de Gouvieux, son village
 
 
Gérard Bocquery
Président UNADIF-FNDIR de l'Oise
 
 
Le Président national Jean-Marie Muller et l'ensemble des membres du Conseil d'administration de l'UNADIF-FNDIR présentent leurs plus sincères condoléances à toute sa famille et ses amis.
 
 
 
 
 
Biographie de Jacques Bergez par le Colonel Gilles Boy, Premier Vice-président de l'Office National des Combattants et Victimes de Guerre de l'Oise (ONAC-VG 60)
 
 
Suite à l’autorisation de la Famille, j’ai la tristesse de vous annoncer la mort du dernier Résistant et Déporté résidant en Picardie, Monsieur Jacques Bergez.
 
Cet ancien Résistant (alias Marcel), Jacques Hubert Marcel Bergez est né le 18 février 1926. Son père, officier de carrière a combattu lors de la Première guerre mondiale. Lors de la seconde guerre mondiale, son papa a été fait prisonnier de guerre en Allemagne de 1940 à 1945. Le père prisonnier en Allemagne, le fils, Jacques Hubert Marcel Bergez reprend le combat contre les nazis en entrant dans la Résistance.
 
Jacques Bergez a physiquement et psychologiquement souffert de la Déportation, ingénieur, père de six enfants, grâce à une hygiène de vie rigoureuse et la pratique du sport, il a continué sa vie civile et professionnelle riches et s’est investi dans la transmission de Mémoire et la vie associative.
 
J’avais organisé, début septembre 2021 une rencontre avec le journaliste Nicolas Totet, lucide, Jacques Bergez concédait qu’il livrait son dernier témoignage, il avait sorti son habit de Déporté qu’il a ramené des camps de concentration nazis.
 
Jacques Bergez est entré dans la Résistance à 17 ans en 1943 par « patriotisme familial », il voulait déjà s’engager dès 15 ans avec un camarade du même âge. Ils souhaitaient rejoindre les Forces du Général de Gaulle en passant par Gibraltar et le Maroc. Stationnant dans une ferme en Haute-Savoie, un chef de Résistance d’origine Suisse, André Montavon les a aiguillé vers une autre destinée. Jacques a choisi la Résistance directement à partir de la France. Il a alors, en vélo avec une simple carte d’Etat-Major préparé des parachutages et atterrissage d’avions Lysander.
 
Le 3 mars 1943, Jacques et trois autres Héros de la Résistance font sauter une porte de l’écluse de Gouille, du canal du Rhône au Rhin, paralysant le trafic fluvial en direction de l’Allemagne.
 
Par la suite, Jacques est arrêté une première fois le 15 décembre 1943 par des français, dénoncé par un camarade de lycée pour une prime. Le Commissaire de police Robert Mantion qui était lui-même résistant l’a fait libérer. Jacques, muni d’un fusil-mitrailleur, des pistolets et pains d’explosifs continue la Résistance. Il est malheureusement arrêté par la Gestapo le 12 janvier 1944. Ces derniers l’ont torturé à l’Hôtel de Clévans à Besançon. Le 11 avril , avec trente autres personnes, ils quittent la prison de la Butte de Besançon à destination du camp de Compiègne.
 
Le 12 mai 1944, il est dans le train qui transporte quelques 2 000 hommes vers l’Allemagne avec 6 hommes au mètre-carré.
D’abord déporté au camp de Buchenwald, puis après une « quarantaine » vers Wieda. Un mois plus tard, il est transféré à Osterhagen, travaillant dans des conditions atroces et des restrictions de nourriture. De nouveau transfert, plusieurs dizaines de kilomètres dans des chaussures en bois à destination de Dora, camp souterrain ou 10 000 hommes ont été tués. Jacques a fini ses six derniers mois de captivité à Klein Bodungen. Sur 1 200 hommes, il ne restait plus que 632 prisonniers le 5 avril 1945. Lors de la débâcle allemande, de nouveau départ vers Bergen-Belsen, sur les 632 à l’arrivée il ne restait plus que 79 hommes après 300 kilomètres à pied de cette marche de la mort.
 
A son retour via Bruxelles en avion militaire canadien, Jacques Bergez ne pesait plus que 40 kilogrammes.
 
Je m’associe au deuil de la famille, Jacques que je visitais régulièrement nous a quitté ce dimanche 16 octobre 2022. Avec notre aide concernant les transports, il avait repris son implication dans la transmission de Mémoire participant à la Cérémonie du Dernier train dans la Forêt de Compiègne et à une conférence au Mémorial de la Déportation de Compiègne. Avec Chrystèle Defert et moi-même, nous aimions sa présence, cet homme au caractère bien trempé, témoignait sur les atrocités des nazis, ses combats.
 
Jacques était entre autres membre de l’ONAC-VG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre) de l’Oise (directeur Jean-François Odent) Lors de la dernière Réunion plénière annuelle le jeudi 13 octobre 2022, madame la Préfète de l’Oise avait reçu des nouvelles de la santé de Jacques, juste avant l’annonce de son départ aux urgences.
 
Jacques était aussi Légionnaire au comité de l’arrondissement de Senlis (président le colonel Neyrolles) de la SMLH (Société des Membres de la Légion d’Honneur), de l’UNC (Union Nationale des Combattants) de Gouvieux, il était vice-président honoraire de l’UNADF-FNDIR de l’Oise (président Gérard Bocquery), il appréciait l’OPEX que je suis, adhérait à la FNAM/GR245 (Fédération Nationale André Maginot/Groupement 245) et Fondation Maréchal de Lattre de l’Oise, ces deux associations dont j’ai repris récemment la présidence après la mort du colonel André Lauzier.
 
Suivant les vœux de la Famille et la volonté de Jacques Bergez, je reste à la disposition des autorités, associations et proches à fin de coordination pour accompagner notre Frère d’arme Jacques Bergez en sa dernière demeure au cimetière de Gouvieux, le lundi 24 octobre 2022.
 
 
- Jacques Bergez : Photo Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon
- Décorations de Jacques Bergez : Photo Chrystèle Defert
 
 
 
 
Lundi 24 octobre 2022, obsèques de Jacques Bergez en l'église Sainte Geneviève de Gouvieux (60), VIDEO :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
UNADIF - FNDIR