Général Véran CAMBON de LAVALETTE

General Veran Cambon de Lavalette photo midi libre

Général Véran Cambon de Lavalette (photo : midi libre)

 

C’est avec une profonde tristesse que nous vous informons du décès, le 26 janvier 2014, du Général Véran Cambon de Lavalette, Déporté-Résistant, dans sa 91ème année.

Né le 18 décembre 1923 à l'Isle-sur-la-Sorgue dans le département du Vaucluse, le jeune Véran n’avait pas atteint la majorité lorsqu’il s’engagea dans la Résistance et connut le baptême du feu.

Une vie hors du commun et un destin qui le conduira derrière les barbelés des camps de concentration de Natzweiler-Struthof et de Dachau.

Son parcours, il le décrit dans son dernier ouvrage « De la petite-Bastide à la Résistance et au camp de Dachau ».

C’est le récit d’une enfance bouleversée par la crise des années 30 et par la catastrophe de la défaite de 1940. Puis c’est une adolescence orientée par un contact discret vers l’école de la Garde de Guéret, aboutissant au combat au sein du maquis de la Creuse, à l’arrestation, la prison de Clermont-Ferrand, puis le camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il arriva le 30 août 1944 avant d'être transféré dans les premiers jours de septembre, avec tous les Déportés du camp vers celui de Dachau où il rejoindra le kommando d'Allach.

Libéré le 30 avril 1945 par les troupes américaines, les nombreuses séquelles des mauvais traitements subis lors de  la déportation lui vaudront deux ans d’hospitalisation ponctués par l’heureuse rencontre avec sa future épouse, Denise, jeune bénévole qui apportait aux militaires convalescents, présence et réconfort.

Après sa convalescence, il intègre Saint-Cyr et s’en suivit une longue et brillante carrière militaire.

Après avoir commandé à Montpellier l’Ecole militaire d’administration « dont il a changé l’esprit du lieu entre les cadres de direction et les cadres d’exécution », le Général Véran Cambon de Lavalette a dirigé la Direction du Commissariat central de l’Armée de terre avant de passer en 2ème Section.

« Homme de savoir, homme de devoir », il consacra le reste de sa vie au travail de mémoire sur la Résistance et la Déportation.

Il fut durant de nombreuses années le Président de l'ADIF de l'Hérault.

En 1990 avec d’autres anciens Déportés-Résistants, il fut initiateur de la création à Castelnau-le-Lez du Centre régional d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CRHRD) qu’il animera pendant de longues années.

Inlassablement il portait son témoignage devant les lycéens et collégiens des établissements scolaires du département.

 

Le Général Véran Cambon de Lavalette, Déporté-Résistant était saint-Cyrien


Commandeur dans l’Ordre national de la Légion d'Honneur

Commandeur dans l'Ordre national du Mérite.

Titulaires de nombreuses décorations.

Président d’Honneur de l’ADIF de l’Hérault

Président honoraire de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier

Président d’Honneur du Centre régional d’Histoire de la Résistance et de la Déportation

Président d'Honneur de l'UNACAT

 


Les obsèques du Général Véran Cambon de Lavalette ont été célébrées le jeudi 30 janvier 2014, en l'église Saint Vincent de Castelnau-le-Lez.

Une église bondée avec la présence de très nombreux porte-drapeaux des associations patriotiques pour lui rendre un dernier adieu.

L’hommage de la ville lui a été rendu par le Maire, suivi de nombreuses interventions civiles, militaires, académiciennes et associatives.

 

 


Eloge du Commissaire général de division (2S) Véran Cambon de Lavalette par le Commissaire général de division (2S) Gérard Deltour, le jeudi 30 janvier 2014 en l’église Saint Vincent de Castelnau-le-Lez

 

Mon Général,


Je ne vais pas ici retracer votre carrière car ce serait bien trop long, compte tenu de vos états de service, et vous ne le voudriez pas par modestie et humilité ; humilité dont Marcel Aimé disait qu’elle était « l’antichambre de la perfection ».
Cependant tout au long de votre carrière vous avez connu des fortunes diverses et vécu des situations extrêmes : celle humiliante du prisonnier à Clermont-Ferrand puis celle qui vous a atteint dans votre corps et dans votre âme dans l’enfer des camps de concentration du Struthof et de Dachau.


Echappant à une mort certaine, vous avez toujours manifesté cet ardant désir de devenir officier et d’intégrer Saint-Cyr, mais la maladie vous immobilise durant deux ans à l’hôpital militaire de Briançon. Cette nouvelle épreuve sera compensée par le bonheur de rencontrer Denise, votre future épouse.


Votre volonté de servir la France est toujours intacte, chevillée au corps et après votre convalescence, vous intégrez Saint-Cyr. A la sortie d’école vous choisissez l’arme de l’artillerie, puis vous rejoignez le service de l’Intendance militaire que vous ne quitterez plus au gré des mutations : Afrique du Nord, Paris, Lyon, Nancy, Montpellier, Lille et encore Paris.


Vous occuperez dans le service tous les postes à responsabilité jusqu’à celui de Directeur Central. Et il n’y a pas de hasard : cette fonction suprême vous revenait de droit compte tenu de vos qualités. Je me souviens de la première fois où je vous ai vu : j’étais officier stagiaire à l’Ecole de guerre et vous veniez prononcer une conférence sur le Commissariat de l’armée de terre. Impressionné par le fait que le Directeur central, en personne, vienne nous parler, je le fus encore davantage en vous écoutant : tout était clair et limpide, tout semblait simple ; diriger et commander un service de plus de 10 000 âmes dont la mission est de soutenir, à l’époque, l’ensemble des 400 000 militaires de l’armée de terre, paraissait aisé !


Et pourtant, le poids de vos responsabilités était énorme. Mais votre connaissance du service, votre compétence ô combien appréciée du commandement, alliées à votre charisme, à votre simplicité dans les rapports humains, à la confiance que vous accordiez à vos subordonnés, à cette envie communicative d’être au service des autres ont donné une belle noblesse à notre service. Vous avez été son âme ! Vous avez été notre chef et nous en étions fiers.


Vous nous quittez aujourd’hui et nous vous pleurons. L’armée de terre est en deuil : elle perd un grand soldat, un héros de la résistance, un mari, un père, un ami, un exemple, un modèle.


Adieu mon Général…


 

 

Très attristées par la disparition d'un fidèle ami, à son épouse Denise, ses enfants, ses petits-enfants, son arrière-petite-fille et à toute sa famille, l’UNADIF et la FNDIR présentent leurs plus sincères condoléances.

 

 

 

 

Gérard BOCQUERY

UNADIF

 

webmaster@unadif.fr

 

 

 

 

 

 

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