Fernand DAVY

 

Fernand Davy, Déporté-Résistant, est décédé le 12 décembre 2013.

Fernand Davy est né le 26 novembre 1924 à Aucey-la-Plaine dans la baie du Mont

Saint-Michel.

 
 Ne pouvant s’accommoder de l’occupation Allemande, il commence par peindre des

croix de Lorraine et des « Vive de Gaulle » sur les murs.

Il rejoint le maquis de Pédéliac dans les Côtes d'Armor le 12 juillet 1943.

Lorsque le maquis est dissout, après dénonciation, il entre dans le groupe « Libé-Nord ».

 Réquisitionné la journée par les allemands pour creuser des fossés antichars,

il consacre ses nuits aux sabotages.


Avec d'autres membres de ce groupe, il détruit des dépôts d'essence, fait dérailler des

trains, sabote les turbines du barrage hydroélectrique de Vezins paralysant ainsi des

chantiers du mur de l'Atlantique. 


Arrêté le 3 février 1944 et remis à la gestapo, il subit plusieurs séances de torture,

l’une lui coûtera la perte de toutes les dents de devant.

Le 16 mai 1944, il comparait devant le tribunal militaire allemand qui le condamne à mort.


Sa  peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité.


Fernand est déporté comme « Nacht und Nebel » au camp de concentration de

Natzweiler-Struthof où il arrive le 2 juin.


En septembre, les déportés de ce camp sont évacués sur Dachau.


Fernand ne séjourne que peu de temps dans le camp bavarois puisque le 16,

il est transféré à Haslach, camp annexe de Natzweiler.

Tous les matins, il doit avec ses camarades, se rendre à pied à la mine Vulkan

distante de 5 km, où doit être enterrée une usine Daimler-Benz.

Le 15 février 1945, avec 245 autres invalides, il est transféré au camp mouroir de

Vaihingen.

Il est affecté aux transports de nombreux morts victimes du typhus avant d'être atteint

lui même par cette maladie.

Le 2 avril il est à nouveau transféré à Dachau.

Il est libéré par les troupes américaines le 29 avril 1945. Il pèse alors 32 kg.

 

 Le 28 mai, il est rapatrié à Paris où il reste en traitement pendant plusieurs semaines

avant de pouvoir rentrer chez lui.


Il ne reverra jamais son père, mort de joie en apprenant qu'il était en vie.


Le climat normand ne lui convenant pas, il viendra en Auvergne pour se refaire une santé.  


Dès qu’il le pourra, il s’impliquera dans le monde combattant.


Il sera Trésorier de l'amicale de Dachau du Puy de Dôme, Porte-Drapeau de

l'ADIF-FNDIR.


Il consacrera ces vingt dernières années à témoigner au musée de la résistance de

Chamalières, dans les collèges, lycées et universités du Puy de Dôme. 


Partout il témoignera, sans relâche, afin que vive la mémoire de ses camarades

de misère et que, jamais ne soit oubliée l’ignominie du nazisme.


Il disait souvent: « A vous les jeunes, je voudrai simplement vous dire, que

rien n'est jamais vraiment acquis et encore moins la LIBERTE. Dans ce

monde où le racisme, l'antisémitisme et le non-respect des autres sont

toujours d'actualité, gardez en mémoire les horreurs du nazisme et

n'oubliez jamais à quel point la liberté et la justice sont fragiles.

Restez vigilant. »

 

Fernand Davy était Officier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur.


Les obsèques de Fernand Davy ont été célébrées le 16 décembre 2013 en l'église

d'Aubière.


L'UNADIF et la FNDIR renouvellent leurs plus sincères condoléances à son épouse,

ses enfants, petits-enfants et à toute sa famille.



Gérard Bocquery

UNADIF

 

 

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UNADIF - FNDIR