Le Président Jean-Pierre Pesson décoré

Le Président Jean-Pierre Pesson décoré

 

Jean-Pierre Pesson, président de la délégation départementale de l’Union nationale des associations de déportés et internés de la Résistance et des familles de disparus et président de l’association interdépartementale des anciens combattants et résistants du ministère de l’Intérieur, a reçu des mains du préfet Arnaud Cochet les insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite.

 

La décoration, remise dans les grands salons de la préfecture par Arnaud Cochet à Jean-Pierre Pesson, honore un homme engagé dont le parcours et l’action sont inspirés par la figure paternelle qui lui sert de référence. Un père, Louis Pesson, rescapé des camps du Struthof et de Dachau, décédé à l’âge de 59 ans pour avoir usé ses forces dans cet enfer, symbole des sommets que peut atteindre l’ignominie humaine. Un père dont il évoque le souvenir avec l’émotion et le respect que suscitent les personnages hors normes.

 

Mais il n’y a pas que l’hier du temps. Avec Jean-Pierre Pesson, s’impose un comportement au service des autres, un devoir accompli au quotidien avec modestie et naturel, aussi bien pour perpétuer la mémoire des combattants de l’armée des ombres et de tous ceux qui ont vécu les ténèbres des années de guerre que pour secourir des êtres en détresse, bousculés par la vie ou en difficulté avec la loi. « Vous avez, très jeune, M. Pesson, manifesté la volonté de vous placer au service de la collectivité en embrassant une carrière dans les rangs de la Police nationale. Vos états de service vous vaudront la reconnaissance de votre hiérarchie, comme en témoignent la médaille d’honneur de la Police nationale et celle pour bons et loyaux services rendus à la Police nationale qui vous ont été décernées. Parallèlement à votre engagement professionnel, vous vous êtes investi au sein de l’orphelinat mutualiste de la Police nationale, dont vous avez occupé un temps les fonctions de président de la section nancéienne », rappelle Arnaud Cochet.

 

Éveiller la conscience des jeunes générations

 

Personnalité active et appréciée, Jean-Pierre Pesson s’investit dans d’autres causes dont le représentant de l’État souligne l’étendue. « Vous comptez, depuis 2000, parmi les administrateurs de l’association nancéienne pour un nouvel espace social, qui œuvre au suivi socio-judiciaire des détenus comme des anciens détenus dont elle veille à la réinsertion. Cette structure milite pour la mise en œuvre en la matière, dans toute la mesure du possible, de mesures alternatives à un régime coercitif, voire aux poursuites judiciaires. A ce titre, vous animez régulièrement des stages de citoyenneté au cours desquels vous vous efforcez de sensibiliser un public le plus souvent en rupture de ban aux valeurs républicaines et aux devoirs du citoyen en corollaire de ses droits. Vous êtes également investi symétriquement auprès des victimes de violences à la personne au sein de l’association Grand Nancy Aide aux Victimes, qui agit, entre autres, pour la reconnaissance de la victime et de ses droits. Vous intervenez ainsi de bout en bout de la chaîne de la violence, sans parti pris, mu par la seule volonté de faire fructifier les enseignements de votre expérience professionnelle. Vous incarnez à votre manière et à votre échelle, les deux versants d’une doctrine policière qui ne saurait être réduite à un choix manichéen entre répression et prévention mais qui, au contraire, procède de leur alchimie. »

 

Arnaud Cochet insiste ensuite sur le travail effectué par Jean-Pesson pour perpétuer le devoir de mémoire. « Loin de vous limiter à défendre la mémoire et les intérêts des anciens combattants, vous veillez à édifier la jeune génération et à éveiller sa conscience citoyenne en multipliant les interventions et les concours sur le thème du devoir de mémoire. Vous prenez notamment une part active à l’organisation du prix du Concours national de la Résistance et de la déportation en qualité de président-secrétaire général du comité départemental. Vous apportez également votre concours, ô combien précieux, à l’organisation locale des cérémonies d’hommage aux anciens combattants et victimes de guerre. Vous entretenez, là encore à votre manière et à votre échelle, la mémoire collective et sa portée didactique. La somme de tant d’engagements, innervés par votre profonde foi en l’homme, tient du manifeste pour une société pacifiée et sécurisée. Un idéal au nom duquel vous continuez, aujourd’hui encore, à livrer bataille contre la violence sur tous les fronts et sous toutes ses formes. Votre contribution au devoir de mémoire, notamment auprès des plus jeunes, participe d’une volonté d’en éradiquer les germes, par la pédagogie, jusque sur le terrain idéologique », conclut le préfet avant de remettre à Jean-Pierre Pesson les insignes de l’ordre national du Mérite.

 

Le refus d’être un simple passager de l’existence

 

Le regard posé par Arnaud Cochet sur ses vies successives et la reconnaissance et la considération dont il est l’objet touchent le récipiendaire qui n’est jamais tenaillé par le doute lorsqu’il s’agit de défendre efficacement une cause. Bouleversé, il évoque le souvenir de son père qui reste à jamais un exemple, évoque sa carrière mais ne se lance jamais dans l’autocélébration de ses mérites. Pas de surmoi, il est au contraire simple, humble mais il est aussi une âme forte appuyée sur de solides convictions. Attentif au monde qui l’entoure, il milite pour que les valeurs humaines colmatent les grandes béances de la société et refuse d’être un simple passager de l’existence. Comment dépeindre l’armature morale qu’il a reçue en héritage, la vénération pour la figure paternelle et tout ce qui reflète son itinéraire ? Les mots sonnent juste. Décoré ou pas, Jean-Pierre Pesson reste le même. Résolu, attentif aux autres, attaché à transmettre, décidé à poursuivre ce qui l’anime, le motive et remplit sa vie de tant de choses : renforcer le lien collectif, poursuivre ses engagements, ne jamais renoncer à regarder en face le passé et à rappeler ce qu’a été le visage d’une partie de notre histoire afin de ne plus être jamais confronté à l’inacceptable.

 

 

Source texte  :  Pierre Taribo La Semaine

Source photo  :  Préfecture de Meurthe-et-Moselle

 

https://www.lasemaine.fr/nancy-jean-pierre-pesson-il-a-vraiment-du-merite/

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